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Sujet 2. Composition : « Les immigrés dans la société française au XXe siècle »

22 Août 2017 , Rédigé par Laurent Boscher Publié dans #1. SUJETS CORRIGES

Sujet 2. Composition : « Les immigrés dans la société française au XXe siècle »
INTRODUCTION

Présentation. L’immigré désigne l’individu vivant dans un pays dans lequel il n’est pas né et dont il n’avait pas la nationalité à la naissance. La France, depuis le XIXe siècle, et la seconde révolution industrielle, fait souvent appel à la main-d’œuvre étrangère pour pallier l’insuffisance numérique des nationaux et soutenir la croissance économique du pays.

Problématique. Les immigrés sont-ils toujours les mêmes ? L’accueil, que leur réserve la France au cours du XXe siècle, est-il invariable ?

Plan. En fait, tout dépend de la période considérée : l’immigré, apprécié en période de croissance, notamment lorsqu’il s’agit de reconstruire le pays au lendemain des guerres mondiales, est moins considéré en période de crise, en particulier après 1973, au lendemain des Trente Glorieuses, lorsque la prospérité laisse place à la crise.

 

DEVELOPPEMENTS

[I] Au début du XXe siècle, du fait de la faible croissance démographique, et de la forte demande de main-d’œuvre, en raison de l’industrialisation entamée au XIXe siècle, les entreprises, avec l’appui du gouvernement français, soucieux de maintenir la croissance économique, font appel à des travailleurs immigrés. Ceux-ci, estimés à 1 million en 1910, fuyant la misère et le chômage qui sévissent dans leurs pays, sont généralement originaires d’Europe, Belgique, Italie, Espagne ou Pologne, quoique certains déjà sont originaires des colonies, d’Algérie en particulier.

[A] Tous les immigrés, cependant, dont l’intégration est facilitée par le droit du sol (1889), ne quittent pas leur pays pour des raisons économiques. Une partie d’entre eux, les réfugiés bénéficiant du droit d’asile, font le choix de l’exil pour des raisons politiques : dans les années 1920, les Arméniens et les Russes, en raison du génocide ottoman (1915) et de la révolution bolchevique (1917) ; dans les années 1930, les Italiens, les Allemands et les Espagnols, pour échapper aux régimes fascistes de Mussolini (1922), Hitler (1933) et Franco (1936). Au total, en 1931, la France compte près de 3 millions d’étrangers, soit 7 % de la population totale.

[B] Au cours des années 1930, toutefois, du fait de la crise économique et de la montée du racisme, les immigrés, surnommés métèques, lors des manifestations d’extrême droite, sont la cible de mouvements xénophobes, telle L’Action française, leur reprochant, d’une part, de venir voler le travail des Français et, d’autre part, de porter atteinte à l’identité nationale. Le gouvernement, sensible à la conjoncture politique et économique, limite les entrées et organise, le cas échéant, le retour au pays des sans-emplois. Le nombre d’étrangers, en 1936, tombe ainsi à 2,4 millions.

[II] Après 1945, du fait de la croissance économique forte des Trente Glorieuses, provoquée par la nécessaire reconstruction du pays après la Seconde Guerre mondiale, le besoin de main-d’œuvre, comme au début du siècle, est très élevé. Les Français ne suffisant pas, les entreprises, une fois encore encouragées par l’Etat, font à nouveau appel aux travailleurs étrangers : européens, d’abord, Italiens, Espagnols, Portugais ; Africains et Asiatiques, ensuite, surtout à partir des années 1960, après l’indépendance de ces deux continents.

[A] Les immigrés économiques, à l’instar de la période précédente, sont naturellement les plus nombreux. Mais, à leurs côtés, coexistent également quelques réfugiés politiques : les uns originaires des dictatures communistes d’Europe de l’Est ; les autres originaires des dictatures militaires d’Amérique du Sud.

[B] Pour les immigrés économiques, en tout cas, souvent plus pauvres et moins instruits que les réfugiés politiques, la vie est difficile. Contrairement aux ouvriers français qui accèdent au confort permis par la naissance de la société de consommation, les ouvriers étrangers, perçus comme des travailleurs temporaires, venus seuls, sans familles, pour quelques années tout au plus, sont souvent hébergés dans des bidonvilles implantés en banlieue (Nanterre, Champigny-sur-Marne), à la périphérie des grandes villes, ou dans des foyers d’immigrés connus sous le nom de Sonacotra.

[III] Après 1973, du fait de la crise et du chômage, qui succèdent aux Trente Glorieuses et au plein-emploi, la main-d’œuvre étrangère, autrefois bienvenue, est désormais moins désirée. La France, en 1976, a beau permettre le regroupement familial au bénéfice des immigrés « sans retour », les portes se referment aux dépens des autres. L’immigré, maintenu à l’extérieur des frontières, n’est plus le bienvenu.

[A] Une immigration illégale succède donc à une immigration légale. La baisse des immigrés légaux, en effet, provoque la hausse du nombre de clandestins, c’est-à-dire d’étrangers présents sur le territoire français sans autorisation. Vivant cachés, pour échapper aux arrestations, suivies d’expulsions vers le pays natal, ils en sont réduits, faute de régularisation, au mieux, à travailler au noir, au pire, à se livrer à des trafics en tout genre.

[B] De plus en plus, du reste, l’immigration, légale aussi bien qu’illégale, est associée à la délinquance. La surreprésentation des étrangers parmi les délinquants serait, pour les uns, le résultat de conditions de vie difficiles, pour les autres, la preuve de l’impossible intégration des populations étrangères, dès lors qu’elles sont nombreuses, pauvres et originaires de cultures différentes. Estimés à 6,5 millions en 2016, soit 10 % de la population totale, les immigrés, perçus hier comme la solution, sont devenus le problème.

 

CONCLUSION

Fermeture. L’immigré, favorablement perçu en période de croissance, est généralement l’objet d’un phénomène de rejet en période de crise.

Ouverture. Comment la France du XXIe siècle doit-elle percevoir l’immigré : comme un atout permettant de surmonter la crise démographique et le vieillissement du pays ou bien comme une faiblesse source de conflits et d’atteinte à l’identité nationale ?

 

plan

 

I - Les immigrés dans la première moitié du XXe siècle

A - Une main-d’œuvre appréciée au cours de la Belle Epoque (1870-1914)

B - Une main-d’œuvre déconsidérée au cours de l’entre-deux-guerres (1919-1939)

II - Les immigrés dans la seconde moitié du XXe siècle

A - Une main-d’œuvre appréciée au cours des Trente Glorieuses (1945-1973)

B - Une main-d’œuvre déconsidérée au cours des Quarante Laborieuses (1974...)

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