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METHODOLOGIE

22 Août 2017 , Rédigé par Laurent Boscher Publié dans #5. METHODOLOGIE

METHODOLOGIE

En histoire, comme dans toute autre discipline, disposer de connaissances encyclopédiques sur un sujet ne garantit pas la réussite d’un devoir ; encore convient-il de respecter un certain nombre de règles, les unes liées au fond, les autres à la forme.

 

I - LE FOND

 

Deux types d’exercice sont généralement proposés lors d’une épreuve d’histoire : la composition et l’étude de document(s).

 

A - La composition

 

La composition a pour objet d’apprécier l’étendue des connaissances d’un candidat sur un sujet précis. Le correcteur, en d’autres termes, évalue l’état des connaissances. Ces connaissances doivent être à la fois étoffées (afin de couvrir l’ensemble du sujet) et précises (afin d’illustrer le propos par des exemples bien choisis). Toute composition est constituée de trois éléments : une introduction, des développements et une conclusion.

 

1) L’introduction

 

L’introduction est importante. Elle constitue la première prise de contact avec le lecteur. Le charme doit opérer dès les premières lignes. Pour y parvenir, trois éléments doivent figurer dans l’introduction. C’est la règle des trois « p » :

- En premier lieu, la présentation. Certains l’appellent aussi la « définition du sujet », d’autres le « contexte » ; peu importe la désignation, l’important, pour bien commencer un devoir, étant de définir les termes du sujet. Par exemple, si le sujet est ainsi libellé : « La Guerre froide (1947-1991) ». Il faut commencer par expliquer ce que désigne l’expression « Guerre froide » : son origine, son sens, son étendue. Il faut dire aussi un mot des bornes chronologiques (1947-1991), qui marquent le début et la fin de la période. Pourquoi 1947 ? Pourquoi 1991 ? A quels événements ces deux années sont-elles associées ? Les contours du sujet cernés (définition, cadre spatio-temporel), le candidat peut passer à l’étape suivante.

- En second lieu, la problématique. La problématique est ce qui donne au devoir tout son sens. Une copie d’histoire, en effet, doit être conçue comme une question à laquelle le devoir répond, au moyen d’une démonstration argumentée étayée par des exemples précis : c’est l’objet même des développements et des deux ou trois parties auxquels nous ne manquerons pas de nous intéresser. La problématique n’est pas une phrase interrogative du type « la question est de savoir si la Guerre froide est un conflit idéologique ou un conflit de puissances », mais bel et bien une véritable question, ce qui suppose une inversion du sujet et du verbe conclue par un point d’interrogation du type : « la Guerre froide est-elle un conflit idéologique ou un conflit de puissances ? ». Une question peut suffire, mais il n’est pas interdit d’en poser une deuxième voire une troisième (pas au-delà) si ces questions permettent d’affiner la problématique. En tout état de cause, il faut poser une ou des questions (ni trop larges, ni trop étroites) auxquelles le devoir est en mesure de répondre. C’est déjà faire allusion à la dernière étape de l’introduction.

- En troisième lieu, le plan. L’annonce de plan consiste à annoncer les deux ou trois parties du devoir (jamais les sous-parties). C’est par cette annonce que l’introduction s’achève. Dans notre exemple, elle reviendrait par exemple à écrire : « La Guerre froide est d’une double nature, au sens où elle est un conflit idéologique en même temps qu’un conflit de puissances. »

L’introduction, contrairement à une idée répandue, peut parfaitement, en sa phase liminaire, faire l’économie d’une phrase d’accroche ; ce qui ne veut pas dire qu’il faut la bannir par principe. Une phrase d’accroche, faisant référence à une citation ou à un ouvrage historique, est même la bienvenue ; c’est une élégance littéraire appréciée de tous. Mais, à dire la vérité, il vaut mieux s’abstenir plutôt de recourir à une citation « forcée » dépourvue d’intérêt.

L’élégance impose enfin de renoncer une fois pour toutes à des lourdeurs d’expression qui par leur récurrence indisposent les correcteurs. Parmi elles : la « phrase bateau » introduisant la problématique par les mots « il serait intéressant de se demander... » ; ainsi que cette autre phrase trop souvent lue elle aussi (« nous verrons dans une première partie... ; puis nous verrons dans une seconde partie... »). Ces phrases, si elles apparaissaient dans un devoir, ne ruineraient pas les efforts d’un candidat méritant, mais elles en terniraient quelque peu la bonne impression générale. Il est donc préférable de les éviter.

 

2) Les développements

 

Les développements forment la réponse à la question posée en guise de problématique. Il doit s’agir d’une réponse argumentée (I/ II/ III/) étayée par des exemples précis (A/ B/ C/).

Les développements sont les différentes parties qui structurent un devoir. En histoire, la préférence va aux plans en trois parties ; rien cependant n’interdit ni n’exclut les plans en deux parties si le sujet s’y prête. Ce qui est proscrit, en revanche, ce sont les titres apparents, du type « I/ La Guerre froide, un conflit idéologique II/ La Guerre froide, un conflit de puissances ». Le plan, avec ses titres apparents, est réservé au brouillon.

Chaque partie commence par une mini-introduction, appelée chapeau. Le chapeau, destiné à suppléer l’absence de titres, doit contenir deux éléments : la phrase-titre et l’annonce de plan. En ce qui concerne la phrase-titre, le lecteur s’attend à ce que les premiers mots de la partie soient ceux qui auraient tenu lieu de titre s’il y en avait eu un : par exemple, « la Guerre froide est un conflit idéologique... ». Le lecteur, dès les premiers mots, prend ainsi connaissance du thème évoqué dans la première partie. En ce qui concerne la phrase annonce de plan, le lecteur s’attend ici à voir énoncer les deux ou trois sous-parties (A/ B/ C/) qui structureront la première partie : par exemple, « la Guerre froide est un conflit idéologique opposant deux modèles de civilisation : le modèle capitaliste et le modèle communiste ». L’idée générale du chapeau (sorte de sommaire) consiste à dire ce que l’on va faire afin de donner des repères au lecteur. On lui prend la main et on ne la lâche plus (au fond, c’est comme si vous lui disiez : « Dans cette partie du devoir, je vais vous parler de la période 1947-1962 [I], et en particulier de trois événements précis : le blocus de Berlin [A] ; la guerre de Corée [B] ; et la crise de Cuba [C] »).

Chaque partie, enfin, à l’exception de la dernière qui précède la conclusion, doit s’achever par une phrase de transition, afin que le passage d’une partie à la suivante ne soit pas trop brutal. Le meilleur moyen de satisfaire cette exigence est de recourir à des adverbes, tels que « en revanche », « néanmoins », « toutefois », « cependant », etc. Par exemple, « la Guerre froide, toutefois, n’est pas seulement un conflit idéologique, elle est aussi un conflit de puissances ».

 

3) La conclusion

 

La conclusion, à l’image de l’introduction, est importante. Il ne faut donc pas la négliger, y compris sous le prétexte de la précipitation et du manque de temps liés à la fin de l’épreuve. L’introduction constituait la première prise de contact, la conclusion laissera la dernière impression (avant notation). La conclusion, toutefois, à la différence de l’introduction composée de trois éléments, est structurée autour de deux éléments seulement :

- En premier lieu, la fermeture. La fermeture a pour objet de synthétiser les deux ou trois grandes idées générales évoquées dans le devoir sous la forme des deux ou trois parties. Les développements avaient pour fonction de montrer au correcteur que les connaissances du candidat, étoffées et précises, lui ont permis d’entrer dans le détail, au point d’en oublier parfois les lignes directrices. L’enjeu de la fermeture, au contraire, est de revenir à l’essentiel, en faisant preuve d’un bel esprit de synthèse. En d’autres termes, la fermeture revient à répondre à la question ou aux questions posées en guise de problématique. De ce point de vue, la fermeture ressemble un peu à l’annonce de plan qui clôt l’introduction. Faute de temps ou d’inspiration, le devoir peut s’arrêter là. Il est bienvenu, cependant, de prendre congé du lecteur au moyen d’une ultime étape.

- En second lieu, l’ouverture. L’ouverture, moins indispensable que la fermeture, mais appréciée malgré tout, consiste à terminer le devoir par l’entremise d’une question. Là encore, comme pour la problématique, il doit s’agir d’une vraie question, avec inversion du sujet et du verbe, suivie d’un point d’interrogation. L’idée qui sous-tend cette dernière « figure imposée » est de savoir si, de manière fine et pertinente, la compréhension de l’histoire permet au candidat d’élargir son horizon intellectuel à un sujet différent de celui qui a été proposé ; car, parvenu au terme de la lecture de la copie, le correcteur, tout en étant renseigné sur l’état des connaissances, a aussi besoin de savoir si, au-delà du sujet de l’épreuve, le candidat maîtrise d’autres espaces et périodes. Voilà pourquoi, en histoire, l’ouverture consiste souvent à poser une question, soit sur un espace différent, soit sur une période différente, généralement postérieure à celle étudiée.

 

B - L’étude critique de document(s)

 

L’étude critique de document(s), contrairement à une composition, a moins pour objet d’apprécier l’étendue des connaissances du candidat que celui d’évaluer la pertinence de son raisonnement. Alors que la composition a pour but de décrire, l’étude de document(s) reçoit celui de décrypter. Souvent, comme au Bac par exemple, l’étude de document(s) est associée à la composition dans une même épreuve. Il va sans dire, dans ces conditions, le temps accordé à l’étude étant inférieur à celui consacré à la composition, que les attentes sont moins grandes pour la première que pour la seconde. Autrement dit, si le correcteur est en droit d’attendre du candidat une composition longue et détaillée, il s’attend à une étude de document(s) plus courte et plus superficielle. Dans sa conception, cependant, l’étude critique de document(s), ressemble à s’y méprendre à celle de la composition. Tous les éléments présents dans la composition se retrouvent dans l’étude documentaire : introduction, développements, conclusion. Il existe, toutefois, plusieurs petites différences entre les deux exercices.

 

1) L’introduction

 

L’introduction d’une étude de document(s), comme celle d’une composition, comprend trois éléments constitutifs : la présentation, la problématique et le plan. La seule différence se situe au stade de la présentation. Ici, en l’occurrence, plus encore que de définir les termes du sujet, il s’agit de présenter le ou les documents.

Prenons l’exemple des discours de Truman et Jdanov, tous deux prononcés en 1947, à l’aube de la Guerre froide. Les premiers mots de l’étude documentaire doivent être consacrés à leur présentation. Par exemple : « Les deux documents, objet de cette étude consacrée aux premiers mois de la Guerre froide, sont : pour le document 1, un discours prononcé en 1947 par Harry Truman, président des Etats-Unis ; et, pour le document 2, un discours lui aussi prononcé en 1947 par Andreï Jdanov, proche conseiller de Joseph Staline. »

Ce procédé offre l’avantage d’entrer directement dans le vif du sujet (la présentation des documents à commenter), tout en déjouant l’écueil d’une présentation tardive des documents (dans la première partie, par exemple). Pour le reste, l’étape de la présentation mise à part, la suite de l’introduction d’une étude de document(s) est conforme à celle d’une composition, avec sa problématique et son annonce de plan.

 

2) Les développements

 

Les développements consacrés à une étude de document(s) sont, d’un point de vue formel, identiques à ceux d’une composition. On y retrouve : les deux ou trois parties (I/ II/ III/), chacune constituée d’un chapeau (mini-introduction) et de deux ou trois sous-parties (A/ B/ C/). Si, toutefois, au cours d’une même épreuve, comme au Bac par exemple, la composition et l’étude de document(s) sont associées, la seconde, plus superficielle et plus courte que la première, pourra se contenter des deux ou trois parties (I/ II/ III/), sans les subdiviser (A/ B/ C/), faute de temps suffisant. Quoi qu’il en soit, pour réussir une étude de document(s), il faut commencer par en comprendre les enjeux et les attentes.

En l’espèce, il ne s’agit pas principalement d’apprécier l’étendue des connaissances du candidat (c’est le rôle de la composition), mais d’évaluer la pertinence du raisonnement. Surtout lorsque les deux exercices sont couplés au sein d’une même épreuve, composition d’abord, étude de document(s) ensuite, il ne s’agit pas de rédiger une composition-bis. C’est pourtant le piège dans lequel tombent de nombreux candidats. Tout à leur désir d’impressionner une seconde fois le correcteur par l’étendue de leurs connaissances, ces candidats négligent les documents (qu’ils citent à peine parfois) et se lancent à nouveau dans une dissertation-marathon. Ce n’est pas ce qui est attendu des candidats. La sanction est immédiate et la déconvenue grande pour ceux qui n’ont pas « joué le jeu ».

L’étude de document(s), au contraire, suppose que le candidat parte du ou des documents et les éclaire ensuite à la lumière de ses connaissances. Car, si la composition porte généralement sur un sujet très vaste dans l’espace et dans le temps (« La Guerre froide (1947-1991) »), l’étude de document(s), en revanche, porte sur une « tête d’épingle » (« La doctrine Truman et la doctrine Jdanov (1947) »). Le correcteur n’attend donc pas du candidat des connaissances pléthoriques sur un tel sujet. Il attend plutôt de lui un regard « éclairant », et pour tout dire « critique » sur les documents qui lui sont proposés. Critique, non pas au sens de « bon discours » ou de « mauvais discours », ce qui serait porter un jugement de valeur, mais critique au sens de discours « subjectif », « partial », voire « propagandesque ».

Naturellement, dans un tel exercice, les citations doivent être légion. Comment prétendre réussir une étude documentaire sans citations ? Une citation peut constituer : soit un point de départ (le candidat cite, puis explique) ; soit un point d’arrivée (le candidat affirme, puis prouve ou illustre au moyen d’une citation). Dans tous les cas, une citation suppose des guillemets et chaque citation peut être écourtée (par des crochets [...]) à condition toutefois que la lecture de la phrase citée conserve un sens. Si chaque partie doit contenir plusieurs citations, chaque sous-partie est censée en contenir au moins une, même s’il peut arriver parfois de faire mentir cette règle sans pour autant être sanctionné.

 

3) La conclusion

 

La conclusion de l’étude documentaire est en tout point conforme à celle de la composition, avec sa fermeture et son ouverture, à ceci près qu’il n’est peut-être pas inutile de faire une dernière allusion (non sous forme de citation, ce n’est plus le moment) aux documents et/ou à leurs auteurs, en l’occurrence Truman et Jdanov.

En tout cas, la conclusion ne doit pas être bâclée ; car c’est après la lecture de celle-ci que le correcteur se forge son ultime impression avant de noter. C’est du reste la raison pour laquelle il est souvent recommandé aux candidats de rédiger leur introduction et leur conclusion au brouillon, tandis que les développements doivent être directement rédigés sur la copie en se bornant à prendre appui sur le plan détaillé préalablement inscrit sur le brouillon.

 

II - LA FORME

 

Que le fond soit plus important que la forme est un lieu commun qu’il ne viendrait à l’idée de personne de discuter. Les deux termes, pourtant, ne s’opposent pas ; ils se complètent. Un devoir pleinement réussi est celui qui parvient à allier le fond et la forme. Mais qu’entend-on vraiment par la forme ?

 

A - La présentation

 

Le jour d’un examen, tout compte ; y compris les détails. La copie portée à l’attention du correcteur doit donc être propre. Cela suppose d’écrire sur la feuille le titre du sujet ; éventuellement de le souligner ou de l’encadrer, au besoin en rouge. Le soin porté à la présentation est une marque de respect ; c’est aussi le plus sûr moyen de placer le lecteur dans les meilleures dispositions d’esprit et d’inspirer, le cas échéant, sa bienveillance au moment de la notation finale.

La copie doit être aérée. Il importe, en conséquence, de sauter des lignes entre le libellé du sujet et le début du devoir. Il n’est pas inutile également d’entamer le deuxième exercice, l’étude de document(s) par exemple, sur une copie différente de celle qui a servi pour la composition, en procédant à la même présentation. Numéroter les pages, en dernier lieu, ne constitue pas un luxe superflu, surtout lorsque la copie est longue et les intercalaires nombreux.

 

B - L’écriture

 

Si la copie est de bonne qualité et l’écriture illisible ou difficilement lisible, une partie des efforts consentis par le candidat se trouve anéantie. Il importe conséquemment de soigner sa graphie pour favoriser la fluidité de la lecture et ainsi mettre en valeur le travail produit.

Même si celui qui compose est conscient de la médiocrité de sa graphie, il lui appartient, au moins le jour de l’examen, de veiller à bien former ses lettres et ses mots ; quitte à multiplier les séances d’écriture dans les semaines précédant l’épreuve.

Le choix du stylo, en revanche, importe peu : stylo-bille, stylo-plume, stylo-feutre (pas trop épais) ; de même que la couleur de l’encre (pas trop terne) : bleue ou noire ; dès lors que l’écriture n’est ni trop petite, ni trop grande.

 

C - La mise en page

 

La mise en page, en l’absence de titres apparents, est capitale. Sur ce plan aussi, le candidat doit se montrer rigoureux.

L’introduction, quoique composée de trois éléments constitutifs, forme un « tout », un « bloc ». Il n’est donc pas nécessaire (même si ce n’est pas interdit) d’aller à la ligne pour passer de la présentation à la problématique et à l’annonce de plan. Il convient, en revanche, l’introduction rédigée, de sauter au moins une ligne avant de se lancer dans les développements.

Les développements, eux, ne forment pas un bloc ; ils sont sécables, divisés en paragraphes. Chaque partie est composée d’un chapeau (mini-introduction), suivi de deux ou trois sous-parties (A/ B/ C/). Pour le chapeau aussi bien que pour les sous-parties, la convention impose de commencer chaque paragraphe au moyen d’un alinéa. C’est le meilleur moyen pour le lecteur de se repérer dans le devoir. Quant à la transition qui ponctue chaque fin de partie, la règle est moins stricte : le candidat peut décider ou non d’aller à la ligne (tout dépend, en fait, de la longueur de la transition).

La conclusion, comme l’introduction, peut être rédigée d’un seul tenant. Il n’est pas nécessaire d’aller à la ligne lorsque le candidat passe de la fermeture à l’ouverture. Mais, s’il préfère, il peut la scinder ; ce choix lui appartient.

 

D - L’expression écrite

 

L’expression écrite, si elle n’est pas maîtrisée, constitue la garantie la plus sûre pour saboter un travail. C’est si vrai qu’il est difficile d’envisager une bonne copie sans une bonne maîtrise de la rédaction.

Entendons-nous bien. Le jour d’un examen, en raison du temps réduit offert au candidat pour composer dans les meilleures conditions, le correcteur n’attend pas des envolées lyriques et la multiplication des figures de style. Il est en droit d’attendre, en revanche, une production écrite claire et précise, respectueuse de la grammaire et de la syntaxe : « Ce que l’on conçoit bien, écrivait Nicolas Boileau (1674), s’énonce clairement. »

La simplicité est de mise. Un sujet, un verbe et un complément suffisent à se faire comprendre. Les phrases courtes doivent être privilégiées et les phrases longues délaissées ; non, évidemment, que les longues phrases sont dépourvues de noblesse et de charme, mais elles sont le meilleur moyen de souffrir un reproche récurrent, tel que « confus » ou « peu clair ». En d’autres termes, il faut accepter l’idée de sacrifier l’esthétique sur l’autel de l’efficacité.

L’expression écrite, toutefois, ne se limite pas à des lettres ni à des mots ; elle inclut également, outre les règles de la syntaxe et de la grammaire, celles de la ponctuation. Une phrase mal ponctuée peut avoir un sens différent de celui que le candidat entendait lui donner ; elle complique surtout inutilement la lecture et rend opaque ce qui devait être limpide. Un bon devoir, de beaux paragraphes et de jolies phrases supposent donc de maîtriser les règles élémentaires de la ponctuation.

 

E - L’orthographe

 

L’orthographe est liée à l’expression écrite. Il est rare de maîtriser l’une sans l’autre.

Entendons-nous bien à ce propos également. Il ne s’agit pas ici de reprocher à un candidat une faute d’orthographe ni même plusieurs, inspirées par l’étourderie ou l’ignorance. Tout le monde y est exposé, en particulier un jour d’examen, lorsque le temps manque pour se relire. En cette circonstance, la bienveillance du correcteur est de mise.

Tout cependant est une question de mesure. Quelques fautes d’orthographe sont acceptables, une dizaine moins, plusieurs dizaines sont impardonnables. Elles témoignent, dans ce dernier cas, d’un grand manque de maîtrise de l’expression écrite, au point de faire courir au candidat le risque de réduire à néant ses chances de réussir l’épreuve.

 

 

Que le candidat, parvenu au terme de ces rappels méthodologiques, se rassure. Toutes ces règles, liées au fond aussi bien qu’à la forme, sont déjà pour partie maîtrisées, ou du moins en passe de l’être, puisqu’elles ne sont rien d’autres que celles qui sont enseignées dans le cycle de l’enseignement secondaire, en particulier au lycée.

De surcroît, la lecture croisée des vingt chapitres et des vingt-cinq sujets corrigés, tous conçus sur le modèle des conseils qui viennent d’être prodigués, rendront familière au lecteur la mise en œuvre de toutes ces règles. D’ici quelques pages, ces règles, pour l’heure artificielles, lui seront devenues presque aussi naturelles que le fait de respirer.

 

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