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CHAPITRE 3 - LA SECONDE GUERRE MONDIALE

22 Août 2017 , Rédigé par Laurent Boscher Publié dans #2. CHAPITRES

CHAPITRE 3 - LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Introduction : « La naissance de la Seconde Guerre mondiale »

La Seconde Guerre mondiale, comprise entre 1939 et 1945, doit sa naissance à deux causes principales : la première, indirecte, tient à la crise économique qui depuis le krach boursier de 1929  sévit dans le Monde occidental, surtout en Allemagne, plus touchée que les autres pays par la dépression ; la seconde, directe, tient en l’avènement au pouvoir en Allemagne en 1933 d’Adolf Hitler, chef du parti nazi, élu démocratiquement sur la promesse d’une sortie de crise rapide, préalable indispensable, selon ses projets, pour placer l’Europe puis le Monde sous sa coupe.

Entre 1933 et 1939, pourtant, en dépit de la menace que représente pour la paix et le Monde le programme national-socialiste, les dirigeants européens, traumatisés par le souvenir de la Grande Guerre, font tout pour éviter la résurgence d’un conflit planétaire. L’abolition de la démocratique République de Weimar, son remplacement par le très dictatorial IIIe Reich, la chasse aux opposants, les persécutions antijuives, l’ouverture des premiers camps de concentration, la remilitarisation de l’Allemagne, le bombardement du village espagnol de Guernica, l’annexion de l’Autriche pas plus que la conquête de la Tchécoslovaquie ne parviennent à provoquer la réaction de ses voisins. Le 3 septembre 1939, en revanche, après l’invasion de la Pologne deux jours plus tôt, la France et l’Angleterre, solidaires, déclarent la guerre à l’Allemagne. La Seconde Guerre mondiale est commencée.

Le conflit, purement européen les premières semaines, devient mondial au fil des mois par le jeu des alliances politiques et militaires. De fait, comme en 1914-1918, la guerre de 1939-1945 oppose deux camps : d’un côté, le camp des Alliés, principalement composé de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis ; d’un autre côté, le camp de l’Axe, essentiellement constitué de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon.

La Seconde Guerre mondiale, toutefois, n’est pas une guerre comme les autres. Elle est, comme la Première, une guerre totale, au sens où elle affecte les soldats aussi bien que les civils.

I - UN CONFLIT MILITAIRE ENTRE SOLDATS

La Seconde Guerre mondiale connaît deux époques : la première, couvrant les années 1939-1941, est marquée par la victoire des armées de l’Axe ; la seconde, couvrant les années 1942-1945, est marquée par la victoire des armées alliées. En résumé, l’Axe gagne quelques batailles. Mais les Alliés remportent la guerre.

A - Les victoires de l’Axe (1939-1941)

Dès son arrivée au pouvoir en 1933, Hitler avait clairement exprimé sa volonté de conquérir de nouveaux territoires afin d’étendre la superficie de l’Allemagne, trop à l’étroit dans ses frontières. Avant même la guerre, dans le but de donner naissance à un espace vital (Lebensraum) digne de la race aryenne, il avait déjà annexé l’Autriche en 1938, puis conquis la Tchécoslovaquie et la Pologne en 1939.

Une fois la guerre commencée, les Alliés ne réagissant pas (c’est pourquoi on parle d’une drôle de guerre), Hitler décide de continuer. En 1940, obéissant à la stratégie du Blitzkrieg, il envahit successivement : le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, la Belgique et même la France. En Europe, seule l’Angleterre de Churchill, bombardée de toutes parts par les stukas de la Luftwaffe allemande dans le cadre du Blitz, parvient à lui résister grâce aux pilotes de la RAF. La France, au contraire, envahie depuis le mois de mai par la Wehrmacht, décide de capituler après le désastre de Dunkerque (mai-juin 1940).

Le 22 juin 1940, à Rethondes (Oise), le maréchal Pétain, chef du gouvernement, signe l’armistice avec l’Allemagne. En échange, la France est épargnée sur le plan militaire, mais elle doit collaborer sur le plan politique. Dès lors, la France n’est plus un pays libre. Elle est un pays occupé par l’Allemagne. La France renonce ainsi à la démocratie, en remplaçant la IIIe République par le gouvernement de Vichy, et elle renie également son alliance avec le Royaume-Uni au bénéfice d’une politique de collaboration avec le IIIe Reich.

L’URSS de Staline, de son côté, change, elle aussi, de camp. Le 23 août 1939, elle signe avec l’Allemagne nazie le pacte germano-soviétique. C’est un accord par lequel les deux plus grandes dictatures du XXe siècle conviennent de ne pas s’agresser. Chacun des deux pays peut ainsi conquérir des territoires, sans craindre une riposte de l’autre. L’Allemagne, on l’a vu, a commencé. Mais l’URSS, dès 1939, part à son tour à la conquête. Successivement, elle envahit : la Pologne, la Finlande et les Pays Baltes.

Le 22 juin 1941, pourtant, en violation du pacte de 1939, Hitler, incapable de vaincre l’Angleterre par les airs, prend la décision d’envahir l’URSS par la terre, au cours de l’opération Barbarossa. L’URSS, trahie, passe alors dans le camp des Alliés.

Le Japon, enfin, comme son allié allemand, fait preuve à son tour d’une grande maladresse. Le 7 décembre 1941, l’aviation japonaise attaque par surprise la base militaire américaine de Pearl Harbor, située dans le Pacifique, près des îles Hawaï. Bilan : 2.403 morts, 343 avions détruits ou abimés, 14 navires coulés ou endommagés. Plus grave encore : les Etats-Unis, neutres jusqu’alors, même s’ils finançaient déjà la résistance britannique, entrent en guerre au côté des Alliés. Aux victoires de l’Axe vont désormais succéder les victoires des Alliés.

B - Les victoires des Alliés (1942-1945)

Les Alliés, vaincus par les forces de l’Axe durant deux ans, prennent leur revanche à partir de 1942.

Les Etats-Unis, d’abord, humiliés à Pearl Harbor, écrasent l’armée japonaise lors de la bataille de Midway (juin 1942).

Les Anglais, ensuite, écrasés sous un tapis de bombes allemandes lors de la bataille d’Angleterre (1940), remportent en Egypte, grâce aux généraux Montgomery et Patton, la victoire d’El Alamein contre les troupes de l’Afrikakorps du général Rommel (1942).

Les Soviétiques, enfin, agressés sur leur territoire en juin 1941, résistent pendant un an et demi à la Wehrmacht, contrainte de capituler à Stalingrad, le 31 janvier 1943, sous les yeux des généraux Joukov (URSS) et Paulus (Allemagne).

L’armée nazie, vaincue pour la première fois, court dorénavant à sa perte. De leur côté, en effet, les Alliés sont animés par une idée fixe : libérer le territoire européen de la domination nazie et assiéger Berlin, capitale du Reich.

A l’Est, entre 1943 et 1945, cette tâche revient à l’URSS. Mais, en même temps qu’elle libère l’Europe centrale et orientale, elle prend possession des territoires afin d’y instaurer des dictatures communistes au lendemain de la guerre. En route, d’ailleurs, l’Armée rouge, parvenue en Pologne, découvre l’horreur des premiers camps d’extermination (Auschwitz, 27 janvier 1945).

A l’Ouest, entre 1942 et 1945, les Anglo-américains, placés sous le commandement militaire d’Eisenhower, préparent quant à eux un débarquement sur les côtes françaises, malgré l’existence du redoutable Mur de l’Atlantique. En 1942-1943, ils commencent par prendre pied en Afrique du Nord, via le Maroc et l’Algérie, ainsi qu’en Italie, qui renverse Mussolini en juillet 1943. Puis, en 1943-1944, ils regroupent d’autres troupes en Angleterre.

Résultats : les troupes cantonnées au Sud débarquent en Provence le 15 août 1944 (opération Dragoon) tandis que celles cantonnées au Nord, en Angleterre, débarquent en Normandie le 6 juin 1944 (opération Overlord), depuis 7.000 navires qui déversent sur les plages leur cargaison de 300.000 hommes. De là, elles libèrent Paris le 25 août 1944, rejoignent l’Armée rouge à Berlin en avril 1945 et signent l’armistice le 8 mai 1945.

En définitive, seul le Japon impérial d’Hiro-Hito, dirigé par le général et Premier ministre Tõjõ, poursuit encore la guerre dans le Pacifique, malgré les 27 millions de morts, dont 20 millions de civils. Par désespoir, par orgueil, les Japonais, vaincus par les Alliés, préfèrent mourir que de se rendre. Ils sacrifient non seulement leurs hommes dans des opérations kamikazes, au nom du bushido, le code d’honneur des samouraïs. Mais ils sacrifient également les soldats américains qui meurent par centaines chaque jour.

Pour forcer le gouvernement à capituler, les Etats-Unis larguent donc deux bombes atomiques sur le Japon : la première, le 6 août, à Hiroshima ; la seconde, le 9 août, à Nagasaki. Le 2 septembre 1945, dans la baie de Tokyo, sur l’USS Missouri, en présence du général MacArthur, le Japon capitule. La guerre est terminée. Les Alliés remportent la Seconde Guerre mondiale.

II - UNE GUERRE TOTALE ETENDUE AUX CIVILS

La Seconde Guerre mondiale est une guerre totale, parce que, contrairement aux conflits antérieurs au XXe siècle, qui épargnaient largement les populations, le deuxième conflit planétaire implique autant les militaires que les civils, qui émargent parmi les contributeurs aussi bien que parmi les victimes de guerre. Bien plus encore : les civils, juifs, tziganes ainsi que résistants, sont devenus des cibles de guerre et l’arrière, les grandes villes notamment, l’objet de bombardements stratégiques. Voilà pourquoi la Seconde Guerre mondiale est exterminatrice et destructrice à la fois.

A - Une guerre exterminatrice

La Seconde Guerre mondiale, selon une formule désormais consacrée, est une guerre exterminatrice, ou mieux encore une guerre d’anéantissement, dans la mesure où celle-ci ne se borne pas seulement à vaincre l’adversaire en le neutralisant, elle tend surtout à le faire disparaître, quand bien même l’ennemi ne représente pas ou plus une menace, parce qu’il est un prisonnier, un vieillard ou un enfant, comme l’emblématique Anne Frank.

Cette politique d’extermination, accomplie aux dépens des Tziganes, l’a plus encore été aux dépens des juifs, tous deux présentés par les nazis comme de faux Européens et comme de vrais dangers pour l’identité occidentale, en raison de leur nombre et de leurs origines. Dès 1923, lors de son séjour en prison, après son putsch manqué à Munich, Adolf Hitler, auteur de Mein Kampf, rédigé dans sa cellule de la forteresse de Landsberg, place la « question juive » au centre de ses préoccupations. Quel sort réserver aux juifs vivant sur un territoire dominé par l’Allemagne nazie ? L’exclusion, à l’évidence. Mais sous quelle forme ? Et jusqu’à quel point ?

Entre 1933 et 1945, la politique antisémite entreprise par les nazis, depuis leur accès au pouvoir, connaît trois périodes d’exclusion progressive : d’abord, l’exclusion légale ; ensuite, l’exclusion territoriale ; enfin, l’exclusion physique, dans le cadre de ce que l’on appelle un génocide.

L’exclusion légale, entreprise de 1933 à 1938, consiste à terroriser les juifs pour favoriser leur départ spontané d’Allemagne. La loi du 1er avril 1933, qui impose le boycott des commerces juifs, la loi du 7 avril 1933, qui interdit aux juifs l’accès à la fonction publique, les lois de Nuremberg du 15 septembre 1935, qui excluent les juifs de la société allemande, les lois d’aryanisation de 1938, qui obligent les juifs à vendre leurs entreprises et leurs résidences à des Aryens, sans parler du pogrom de la Nuit de Cristal qui le 9 novembre 1938 consiste à maltraiter les juifs, à brûler leurs synagogues ainsi qu’à briser les vitres de leurs magasins, s’inscrivent dans cette politique de terreur légale et politique. Pourtant, en 1939, seuls 120.000 des 500.000 juifs allemands ont quitté le territoire germanique spontanément. Au moment où la guerre commence, l’exclusion légale des juifs est donc un échec : d’autant que, en se rendant maître de la Pologne et de l’Europe de l’Est, le IIIe Reich fait passer sous domination nazie plusieurs millions de juifs supplémentaires. Le Reich, paradoxalement, du fait de son expansion territoriale, absorbe plus de juifs qu’il n’en sort de ses frontières. L’exclusion légale laisse alors place à l’exclusion territoriale.

L’exclusion territoriale, entreprise de 1939 à 1941, consiste, dans les territoires de l’Est, à rassembler les juifs dans des quartiers réservés (ghettos) dans l’attente d’un départ forcé (Madagascar, Ouganda, Sibérie). C’est en Pologne, plus grand pays juif d’Europe, avec 3 millions de juifs sur 33 millions d’habitants, que se trouve le plus grand nombre de ghettos : celui de Lodz est le plus ancien ; celui de Varsovie le plus grand. A l’intérieur de chacun des 400 ghettos, administrés par la Gestapo et les Conseils juifs, les conditions d’existence sont inhumaines : surpeuplement, maladies, famines, misère, maltraitance, défaut d’hygiène, déchéance morale et physique constituent, avec la mort et les brimades, le quotidien des habitants. En 1940, les nazis prévoient encore une émigration massive et forcée des juifs vers Madagascar. Mais la poursuite du conflit avec le Royaume-Uni empêche cette solution. En 1941, Hitler songe alors à déporter les juifs en Sibérie. Cependant, une fois encore, les contretemps rencontrés par la Wehrmacht face à l’Armée rouge exclut cette hypothèse. En 1941, du fait de la résistance opiniâtre du Royaume-Uni, du renversement d’alliance de l’URSS, de l’entrée en guerre des Etats-Unis, les nazis, ralentis dans leur projet de domination universelle, reconsidèrent la « question juive ». L’exclusion territoriale laisse place à l’exclusion physique.

L’exclusion physique, entreprise de 1942 à 1945, consiste à exterminer les juifs : c’est la Shoah, appelée aussi Holocauste. Le 20 janvier 1942, en effet, lors de la conférence de Wannsee, organisée dans la banlieue de Berlin, la décision est prise de procéder à la solution finale de la « question juive », c’est-à-dire au recensement (étoile jaune), à l’arrestation (rafles), à l’enfermement (camp de transit), à la déportation (wagons à bestiaux), puis à l’assassinat systématique des 11 millions de juifs qui vivent alors en Europe. Au cours d’une première phase, comprise entre 1941 et 1942, l’extermination est individuelle : ordre est donné à des unités mobiles de tuerie, appelées Einsatzgruppen, de suivre la progression de l’armée allemande et de procéder, après son passage, au nettoyage des juifs, regroupés puis fusillés d’une balle dans la tête au-dessus d’une fosse commune qui tient lieu de tombeau. Le massacre de Babi Yar, près de Kiev, en Ukraine, demeure l’un des épisodes les plus connus des méfaits des Einsatzgruppen : 33.000 juifs sont assassinés en deux jours. Pourtant, cette Shoah par balles, comme on la qualifie dorénavant, est, au dire des officiers nazis, longue et traumatisante pour leurs hommes. Au cours d’une seconde phase, comprise entre 1942 et 1945, l’extermination, plus anonyme, devient donc collective ; d’abord, au moyen de camions à gaz, à l’intérieur desquels les juifs, enfermés dans la remorque, sont asphyxiés par le tuyau d’échappement ; ensuite, au moyen de véritables centres de mises à mort plus rapides et plus efficaces, les fameux camps d’extermination, qui réunissent en un même lieu chambres à gaz (Zyklon B) et fours crématoires. Les camps d’extermination, à l’inverse des camps de concentration, qui sont des camps de prisonniers (Mauthausen, Bergen-Belsen, Dachau, Ravensbrück, Buchenwald), sont des camps de la mort, au sein desquels l’immense majorité des déportés meurent dans les minutes qui suivent leur arrivée, tandis qu’une petite minorité survit quelques semaines supplémentaires afin d’accomplir les travaux nécessaires à l’entretien du camp. Parmi eux, certains intègrent des unités spéciales, appelées Sonderkommandos, qui consistent à vider les chambres à gaz de leurs cadavres et à les déposer dans les fours crématoires, afin de faire définitivement disparaître les corps, dans « la nuit et le brouillard », Nacht und Nebel selon l’expression nazie. Les camps d’extermination, contrairement aux camps de concentration, qui existent par centaines, sont au nombre de six seulement, tous situés en Pologne : Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka, Maidanek, Auschwitz ; tous créés dans le but de procéder au premier « crime industriel » de l’Histoire, mis en œuvre par l’un des participants à la conférence de Wannsee, Adolf Eichmann, lui-même aux ordres de Himmler et Heydrich, les deux chefs SS en charge des camps d’extermination. Au final, entre le début de l’année 1942 et la fin de l’année 1944, 3 millions de juifs ont trouvé la mort dans l’un des six camps d’extermination, dont 1 million à Auschwitz-Birkenau, le plus meurtrier. 3 autres millions sont morts du fait de maladies (ghettos), d’exécutions sommaires (Shoah par balles) ou d’épuisement (travaux forcés, marches de la mort).

B - Une guerre destructrice

La Seconde Guerre mondiale est la guerre la plus destructrice de tous les temps : non seulement parce qu’elle est la plus meurtrière de l’Histoire ; mais également parce qu’elle a ruiné tout un Monde. C’est ce Monde détruit que les survivants se sont efforcés de reconstruire dans l’immédiat après-guerre.

1 - Un Monde détruit

La Seconde Guerre mondiale est une guerre destructrice, dans la mesure où aucun secteur n’est épargné. L’ancien Monde, celui de l’avant-guerre, est détruit sur tous les plans : humain, moral, matériel, économique, politique.

Sur le plan humain, la Seconde Guerre mondiale est bien plus meurtrière que la Première : 60 millions entre 1939 et 1945 contre « seulement » 9 millions entre 1914 et 1918. Bien plus. Pour la première fois au cours d’un conflit militaire, la proportion de civils tués est plus élevée que celle des soldats : 52 % contre 48 %. Entre 1939 et 1945, une victime sur deux est donc un civil. A titre de comparaison, entre 1914 et 1918, la part des pertes civiles ne représentait que 5 % des pertes totales.

Sur le plan moral, la découverte des camps de concentration en Europe et l’emploi de l’arme nucléaire en Asie provoquent un traumatisme sans précédent. Le génocide perpétré contre les 6 millions de Juifs et les 250.000 Tziganes (samudaripen) ainsi que la mort de 370.000 Japonais après le recours à la bombe atomique font prendre conscience au Monde que des êtres civilisés peuvent se comporter comme des barbares et mettre la science au service des « crimes de masse ».

Sur le plan matériel, l’Europe et l’Asie, théâtres principaux des opérations militaires, sont les deux continents les plus touchés par la Seconde Guerre mondiale. Des villes entières, bombardées, sont détruites par les raids aériens. Parmi elles : Stalingrad, Varsovie, Berlin, Dresde, Le Havre, Coventry et Tokyo. L’URSS, à elle seule, concentre la moitié des destructions et déplore 28 millions de sans-abri au sortir de la guerre. Quant à la France, après quatre années d’occupation nazie, elle est, à l’Ouest, la première victime des dommages matériels, dont le montant total s’élève à 2.000 milliards de dollars.

Sur le plan économique, vainqueurs aussi bien que vaincus, en Europe autant qu’en Asie, se sont profondément appauvris et durablement endettés du fait de la guerre. La dette publique des Etats se creuse, tandis que l’inflation semble ne connaître aucune limite. Partout, lors de l’après-guerre, le retour au quotidien est difficile. En Allemagne, notamment, règne un véritable chaos mêlant inflation, disette, marché noir, pauvreté et risque d’épidémies. Seuls les pays situés à l’écart des zones de guerre se sont enrichis, à commencer par les Etats-Unis. La richesse nationale américaine a ainsi augmenté de moitié, alors que celle de la France a diminué d’autant. De même, les Etats-Unis, plus grand pourvoyeur de fonds pendant la guerre, en vertu du prêt-bail, sont devenus le premier pays créditeur du Monde et aussi le seul pays où depuis 1940 le revenu moyen et la production industrielle ont doublé.

Sur le plan politique, enfin, la Seconde Guerre mondiale, comme la Première, aboutit à affaiblir les nations européennes. Parce qu’elles n’ont cessé de se battre au cours de la première moitié du XXe siècle, les grandes puissances européennes sont ravalées au rang de puissances moyennes tout au long de la seconde moitié du XXe. Deux nations en ont tiré un profit immense : les Etats-Unis et l’URSS. Désormais, le Monde est entre leurs mains. Le Monde détruit ne peut imaginer se reconstruire sans eux.

2 - Un Monde à reconstruire

En 1945, le Monde, littéralement détruit du fait de la Seconde Guerre mondiale, se doit d’être reconstruit dans les deux secteurs les plus dévastés : l’économie et la politique.

Sur le plan économique, le protectionnisme laisse place au libéralisme. L’économie de l’entre-deux-guerres (1919-1939), en effet, au même titre que la politique internationale menée par les nations au cours de cette période, prend sa part de responsabilité dans la guerre qui éclate en 1939. Le protectionnisme excessif des Etats aurait favorisé la crise des années 1930, à l’origine de la guerre. Au sortir du conflit, l’idée est donc de favoriser le libéralisme. Dans ce but, le 22 juillet 1944, 44 pays signent les accords de Bretton Woods (Etats-Unis) aux termes desquels la coopération économique d’après-guerre doit l’emporter sur l’isolationnisme financier d’avant-guerre. Un tel principe est mis en pratique par deux institutions, le FMI et la BIRD, qui doivent financer la reconstruction des pays détruits par la guerre. En 1947, pour parachever la rénovation de l’économie mondiale, est même signé, à Genève, l’Accord général sur les droits de douane et le commerce (GATT), dont l’objet est de garantir l’ouverture des frontières au commerce international. Grâce à Bretton Woods, au FMI, à la BIRD et au GATT, espère-t-on, la prospérité du Monde sera ainsi assurée et avec elle la garantie de la paix.

La reconstruction économique du Monde, si elle est nécessaire pour garantir la paix, n’est toutefois pas suffisante. Pour maintenir la paix sur le plan politique, encore faut-il la confier à ceux susceptibles d’en défendre l’intégrité : les Etats-Unis et l’URSS, surnommés depuis la fin de la guerre les deux « superpuissances » ou encore les deux « supergrands ».

Les Etats-Unis et l’URSS, ennemis jurés depuis la révolution bolchevique de 1917, et plus encore depuis la conclusion du pacte germano-soviétique en 1939, sont devenus « amis » en 1941, lorsque l’URSS, rompant avec l’Allemagne nazie, rejoint le camp des Alliés et forme avec les Etats-Unis ainsi que l’Angleterre ce que l’on appelle la Grande Alliance, officialisée par la signature de la Charte de l’Atlantique (1941). Cette Grande Alliance a naturellement pour but de remporter la guerre. Mais elle a aussi pour objectif de préparer l’après-guerre. Dans cette perspective, une première conférence est organisée en Iran à Téhéran en 1943, puis une seconde en URSS à Yalta, entre les 4 et 12 février 1945.

Lors de la conférence de Yalta, trois chefs d’Etat sont réunis : le Soviétique Staline, l’Américain Roosevelt, le Britannique Churchill ; et plusieurs décisions sont prises en vue de maintenir une paix durable :

- Primo, tous les pays libérés doivent procéder à des élections libres et démocratiques.

- Secundo, l’Allemagne, démilitarisée, dénazifiée, démocratisée, est partagée en quatre zones d’occupation confiées aux vainqueurs (URSS, Etats-Unis, Angleterre, France). Berlin, la capitale, quoique située dans la zone soviétique, est, comme le pays, partagée en quatre secteurs également.

- Tertio, deux pays d’Asie, à l’instar de l’Allemagne, doivent faire face à une situation territoriale nouvelle, en premier lieu le Japon administré par les seuls Américains, en second lieu la Corée, partagée en deux zones d’occupation, soviétique au nord du 38e parallèle, américaine au sud.

- Quarto, la SDN, incapable d’empêcher la guerre, est remplacée par un nouvel organe de la paix, l’ONU, implantée à New York, officiellement fondée le 25 juin 1945, lors de la conférence de San Francisco, par 51 Etats, dont 5 membres permanents, dotés d’un droit de veto : les Etats-Unis, l’URSS, la Chine, le Royaume-Uni et la France, les cinq vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.

- Enfin, pour ne pas laisser les crimes impunis, la communauté internationale donne naissance à un nouveau type de crime, le crime contre l’humanité, et à un nouveau type de tribunal, le tribunal international. Pourtant, seuls quelques génocidaires nazis et une poignée de criminels de guerre nippons seront jugés lors des procès de Nuremberg et Tokyo entre 1945 et 1948. Les principaux responsables, dont Mussolini exécuté sans jugement le 28 avril 1945, et Hitler suicidé le 30 avril 1945, ont échappé à la justice. Cette « justice des vainqueurs », rendue aux dépens des vaincus, ne s’est même pas préoccupée des crimes de guerre commis par certains vainqueurs, à commencer par l’URSS de Staline, à l’origine en 1940 du massacre de Katyn, au cours duquel l’Armée rouge exécuta sommairement 20.000 soldats polonais.

Toutes ces décisions, entérinées à Yalta, en février 1945, sont confirmées et précisées six mois plus tard, à Potsdam (Allemagne), en juillet-août 1945, en présence du Soviétique Staline, de l’Américain Truman et du Britannique Attlee. Ainsi va le Monde, en 1945, au sortir du conflit. Débarrassés de la guerre, victorieux du nazisme, les pays aspirent désormais à vivre au rythme de la paix et de la démocratie. La trêve sera de courte durée.

Conclusion : « De la "Grande Alliance" à la "Grande Méfiance" »

L’espoir d’un monde meilleur, aux mains des deux supergrands, eux-mêmes soumis au contrôle de l’ONU, ne survit pas à l’année 1945. Le 5 mars 1946, en effet, Winston Churchill, ancien Premier ministre britannique, signe à l’Université américaine de Fulton, dans le Missouri, l’acte de décès de la « Grande Alliance » et l’acte de naissance de la « Grande Méfiance ». Selon lui, l’Europe, et bientôt le Monde, sera divisée en deux depuis, écrit-il, qu’« un rideau de fer est descendu à travers le continent ». Le poids de la responsabilité de la division du Monde en deux camps opposés en incombe à l’URSS qui selon lui « cherche partout à s’emparer d’un pouvoir totalitaire » et à imposer un modèle économique et social identique au sien, comme en témoigne la soviétisation des pays de l’Est.

Le monde, à peine sorti de la Seconde Guerre mondiale, se prépare donc à vivre sous la menace d’un Troisième conflit planétaire, opposant non plus le « camp des Alliés » au « camp de l’Axe », mais le « bloc capitaliste de l’Ouest » au « bloc communiste de l’Est ». La Guerre froide peut commencer.

VOCABULAIRE

 

Introduction : « La naissance de la Seconde Guerre mondiale »

Guerre totale : guerre au cours de laquelle le pays en conflit mobilise toutes ses ressources (hommes, femmes, savants, économie) au service de la guerre par une intense propagande. Tous les moyens sont utilisés pour remporter la victoire.

I / Un conflit militaire entre soldats

Afrikakorps : nom donné aux troupes allemandes combattant en Afrique du Nord.

Blitz : bombardement stratégique allemand destiné à abattre la résistance morale de l’Angleterre, en prélude à un assaut naval.

Blitzkrieg : « guerre éclair », en allemand. Tactique allemande qui combine l’utilisation des blindés et de l’aviation pour forcer le front adverse et éviter ainsi la guerre de position.

Drôle de guerre : période sans engagement militaire majeur sur le front occidental, entre septembre 1939 et mai 1940.

Espace vital : de l’allemand Lebensraum. Expression nazie désignant les territoires de l’Est qui constituent un espace indispensable au développement de la « race aryenne ».

Kamikaze : « vent divin », en japonais. Pilote japonais volontaire pour une mission suicide consistant à précipiter un avion rempli d’explosifs contre une cible américaine.

Opération Barbarossa : nom de code du plan d’invasion de l’URSS, en référence à Frédéric Barberousse, grand empereur allemand du XIIe siècle.

Opération Overlord : nom de code donné au débarquement en Normandie, le 6 juin 1944.

II / Une guerre totale étendue aux civils

Accords de Bretton Woods : accords signés par 44 pays en 1944 organisant un système monétaire international reposant sur le dollar américain et limitant les fluctuations de la valeur des monnaies.

Aryanisation : politique d’expropriation des biens juifs menée par l’Etat allemand à partir de 1933.

BIRD : Banque internationale pour la reconstruction et le développement ; appelée aussi Banque mondiale.

Bombardements stratégiques : bombardements massifs d’industries de guerre, d’axes de transport et de villes, visant à épuiser économiquement et moralement l’adversaire.

Camp de concentration : lieu de détention où l’on enferme les populations considérées comme ennemies de l’Etat. Ce sont en général des camps de travail forcé.

Camp d’extermination : camp de concentration où la mort est programmée et organisée de façon industrielle.

Camp de transit : camp de regroupement temporaire, théoriquement de courte durée, à partir duquel s’organisent les départs vers d’autres lieux. Pour les juifs français, le camp de Drancy est un camp de transit, destiné à réunir d’abord et à déporter ensuite vers les camps d’extermination de Pologne.

Crime contre l’humanité : infraction créée pour le procès de Nuremberg et désignant l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation et plus généralement la commission de tout acte inhumain commis contre les populations civiles, ainsi que les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux.

Crime de guerre : atteinte volontaire à des objectifs non militaires (civils, prisonniers, blessés), tant humains que matériels.

Déportation : action consistant à chasser une personne ou un groupe de personnes, de son territoire ou de son pays, en le maintenant en captivité ou non.

Einsatzgruppen : « groupes d’intervention », en allemand. Groupe mobile appartenant à la SS et chargé, après le passage de la Wehrmacht, des massacres de civils, principalement des juifs.

FMI : Fonds monétaire international. Institution créée en 1944 pour assurer la stabilité économique et financière du Monde et venir en aide aux Etats en difficulté.

Génocide : terme forgé en 1944 par le juriste américano-polonais Raphaël Lemkin pour désigner tout acte commis dans l’intention de détruire totalement ou partiellement un groupe ethnique, racial ou religieux.

Gestapo : police politique créée en 1933 pour traquer les opposants au régime nazi.

Ghetto : quartier fermé, destiné à isoler et contrôler une communauté juive.

Guerre d’anéantissement : guerre visant à détruire l’adversaire et son régime, sans négociations possibles et en abolissant toute distinction entre civils et militaires.

Nacht und Nebel : « nuit et brouillard », en allemand. Nom du décret de 1941 légalisant la procédure de disparition sans laisser de traces de tous les ennemis du IIIe Reich.

ONU : Organisation des Nations unies. Fondée en 1945, cette organisation internationale a pour but de garantir la paix en favorisant le dialogue interétatique dans le Monde.

Pogrom : littéralement, mot russe désignant un assaut commis, avec meurtres et pillages, par une partie de la population contre une autre. Historiquement, le terme désigne les persécutions antijuives perpétrées par la Russie tsariste au cours du XIXe siècle.

Prêt-bail : loi adoptée par le congrès des Etats-Unis en mars 1941 qui autorise le président à vendre et à prêter du matériel de guerre et toutes marchandises aux Etats en guerre contre l’Axe.

Samudaripen : mot tzigane signifiant « génocide ». Il désigne le génocide perpétré aux dépens des tziganes, entre 1939 et 1945.

Shoah : « catastrophe », en hébreu. Terme employé pour désigner spécifiquement le génocide des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Solution finale : périphrase utilisée à la conférence de Wannsee destinée à désigner, tout en le masquant, le programme d’assassinat systématique des juifs d’Europe.

Sonderkommando : « commando spécial », en allemand. Unité de nettoyage des chambres à gaz et des fours crématoires, constituée de déportés juifs.

SS : abréviation de Schutzstaffel, « échelon de protection » en allemand. Créée en 1922 comme garde personnelle d’Hitler, la SS devient l’élite du parti nazi, chargée à partir de 1933 de superviser la gestion de tous les camps.

Tziganes : populations européennes, nomades ou sédentaires, parlant des dialectes issus d’une même langue indo-européenne, le romani ; ils forment aujourd’hui la communauté des Roms et des Sintis.

Zyklon B : poison ordinairement employé contre les poux, utilisé dans les chambres à gaz aux dépens des déportés pour provoquer leur asphyxie.

Conclusion : « De la Grande Alliance à la Grande Méfiance »

Rideau de fer : expression popularisée par Churchill en 1946 pour désigner la frontière hermétique séparant les pays du bloc soviétique de ceux du bloc occidental et coupant ainsi l’Europe en deux jusqu’en 1989.

Soviétisation : processus par lequel les pays d’Europe de l’Est acquis au communisme calquent le modèle économique et social soviétique.

 

CHRONOLOGIE

 

1939

23 août : signature du pacte germano-soviétique.

1er septembre : invasion de la Pologne par la Wehrmacht (début de l’offensive à l’Est).

3 septembre : déclaration de guerre de la Grande-Bretagne et de la France à l’Allemagne.

17 septembre : invasion de la Pologne par l’URSS.

30 novembre : invasion de la Finlande par l’URSS.

 

1940

9 avril : invasion du Danemark et de la Norvège par la Wehrmacht (début de l’offensive au Nord).

10 mai : invasion des Pays-Bas et de la Belgique par la Wehrmacht (début de l’offensive à l’Ouest).

13 mai : Sedan aux mains des troupes allemandes.

10 juin : entrée en guerre de l’Italie au côté du Reich.

14 juin : entrée de la Wehrmacht dans Paris.

16 juin : Pétain nommé président du Conseil.

17 juin : demande d’armistice de Pétain aux Allemands.

18 juin : appel à la résistance du général de Gaulle, réfugié à Londres.

22 juin : signature de l’armistice franco-allemand à Rethondes (Oise).

24 octobre : conclusion d’une collaboration politique entre Pétain et Hitler à Montoire (Loir-et-Cher).

 

1942

20 janvier : conférence de Wannsee sur « la solution finale de la question juive ».

 

1944

6 juin : débarquement allié en Normandie (opération Overlord).

22 juillet : signature des accords de Bretton Woods (Etats-Unis).

15 août : débarquement en Provence (opération Dragoon).

25 août : libération de Paris.

 

1945

4-12 février : accords de Yalta (Etats-Unis, URSS, Angleterre réunis en l’absence de la France).

13 février : bombardement aérien de Dresde (Allemagne).

28 avril : exécution de Mussolini.

30 avril : suicide de Hitler.

8 mai : capitulation de l’Allemagne à Berlin.

25 juin : signature de la charte de San Francisco donnant naissance à l’ONU.

6 août : bombardement nucléaire de Hiroshima (Japon).

9 août : bombardement nucléaire de Nagasaki (Japon).

2 septembre : capitulation du Japon.

20 novembre 1945 - 1er octobre 1946 : procès de Nuremberg (Allemagne).

 

1946

5 mars : discours de Fulton (Etats-Unis) prononcé par Winston Churchill.

3 mai 1946 - 12 novembre 1948 : procès de Tokyo (Japon).

BIOGRAPHIES

 

Frank, Anne (1929-1945)

Jeune juive allemande née à Francfort, elle quitte l’Allemagne avec sa famille fin 1933 afin d’échapper aux persécutions antisémites. Sa famille s’installe à Amsterdam. A partir de juin 1942, elle se cache dans un appartement secret aménagé dans une annexe de l’entreprise dirigée par Otto Frank, son père. Après deux ans passés dans cette cachette, la famille est trahie, arrêtée et déportée à Auschwitz. Anne Frank est transférée à Bergen-Belsen et y meurt du typhus en mars 1945, peu avant la libération du camp. Du groupe familial, seul le père survit à la guerre. Il rassemble alors les écrits rédigés par sa fille depuis sa cachette entre le 12 juin 1942 et le 1er août 1944, quelques jours avant leur arrestation. Le livre, publié en 1947, remporte un succès planétaire : c’est le Journal d’Anne Frank.

 

Churchill, Winston (1874-1965)

D’origine aristocratique, membre du parti conservateur au XIXe siècle, radicalement anticommuniste, il est Premier ministre de Grande-Bretagne durant la Seconde Guerre mondiale et incarne la résistance britannique au nazisme. écarté du pouvoir par les travaillistes en 1945, il est de nouveau Premier ministre entre 1951 et 1955.

 

Eichmann, Adolf (1906-1962)

Adhérent au NSDAP et caporal SS dès 1933, Eichmann participe la même année à l’ouverture du camp de Dachau. Remarqué pour ses talents d’organisateur, il mène en 1938 l’expulsion des juifs d’Autriche après l’Anschluss. Lieutenant-colonel SS, il participe à la conférence de Wannsee et se voit confier l’organisation de la déportation de près de 6 millions de juifs d’Europe vers les camps d’extermination en Pologne. En fuite en Argentine à partir de 1950, il est enlevé en 1960 par le Mossad, les services secrets israéliens, jugé à Jérusalem en 1961 et exécuté par pendaison en 1962. La philosophe américaine Hannah Arendt le décrivit comme le symbole de la « banalité du mal ».

 

Eisenhower, Dwight (1890-1969)

Commandant en chef des armées américaines en Europe en 1942, celui que l’on surnomme affectueusement « Ike » coordonne le débarquement en Afrique du Nord, en Sicile puis en Italie, avant d’être nommé commandant en chef de l’ensemble des forces alliées. Entré en politique dans le camp républicain après guerre, il devient le 34e président des Etats-Unis entre 1953 et 1961.

 

Himmler, Heinrich (1900-1945)

Proche de Hitler dès les années 1920 et chef de sa garde personnelle, la SS, il devient également en 1934 chef des polices allemandes et dirigeant de la police politique, la Gestapo. Il supervise le système concentrationnaire.

 

Roosevelt, Franklin Delano (1882-1945)

Issu d’une grande famille de New York, il entame une carrière d’élu démocrate en 1910. Malgré la maladie, il est élu 32e Président des Etats-Unis en 1932 et lance le New Deal contre la crise économique. Il est réélu en 1936, 1940 et 1944. Partisan de l’entrée en guerre des Etats-Unis contre une opinion isolationniste, il se rapproche de la Grande-Bretagne dès avant l’attaque de Pearl Harbor en 1941. Il participe aux conférences de Téhéran et de Yalta qui préparent l’après-guerre et obtient la création des Nations Unies.

 

Staline, Joseph Djougachvili dit (1879-1953)

Entré au Parti bolchevique en 1904 après des études au séminaire, il participe à la révolution de 1917 et devient Commissaire aux Nationalités. Il obtient la direction du Parti bolchevique en 1922, malgré les réticences de Lénine. Après la mort de celui-ci, il élimine successivement tous ses rivaux, en particulier Trotski, et entame la collectivisation de l’économie soviétique. Face à l’invasion allemande de 1941, il se rapproche de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis avec lesquels il conclut la Grande Alliance. Après la victoire de 1945, il renforce son pouvoir par un culte de la personnalité porté à son paroxysme et une nouvelle série de purges et de déportations massives.

 

Truman, Harry (1884-1972)

Vice-président des Etats-Unis, il succède à Roosevelt à la mort de celui-ci en 1945. Il prend la décision de lancer une bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945 pour terminer la guerre avec le Japon. Méfiant devant la politique de Staline, il définit le containment et organise le bloc américain à partir de 1947. Réélu en 1948, il lance une politique de réformes, le Fair Deal, sans beaucoup de succès.

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L
Merci à vous. Bonne lecture et bon courage !
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C
Merci d'avance pour votre support.
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