Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CHAPITRE 2 - LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

22 Août 2017 , Rédigé par Laurent Boscher Publié dans #2. CHAPITRES

CHAPITRE 2 - LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
Introduction : « Les causes de la Première Guerre mondiale »

La Première Guerre mondiale dure quatre ans : du 28 juillet 1914, date de la déclaration de guerre, au 11 novembre 1918, jour de la signature de l’armistice à Rethondes (Oise). Cette guerre est appelée Première Guerre mondiale parce que, pour la première fois dans l’histoire, un conflit militaire met aux prises les cinq continents de la planète : l’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’Océanie et l’Amérique. Dans les faits, cependant, c’est principalement en Europe que se déroule le conflit, puisque c’est en Europe que ce conflit commence.

En 1914, en effet, l’Europe est divisée en deux camps : d’un côté, la Triple Entente, composée de trois pays, la France, le Royaume-Uni et la Russie, ainsi que de quelques alliés, dont la Serbie ; d’un autre côté, la Triple Alliance, constituée de trois pays, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie, ainsi que de quelques alliés, dont l’Empire ottoman.

L’origine de la guerre remonte au 28 juin 1914 lorsque, à Sarajevo, un nationaliste bosniaque, nommé Princip, tue d’un coup de pistolet François-Ferdinand, héritier du trône de l’Autriche-Hongrie, au motif que celle-ci maintiendrait contre son gré la Bosnie (slave) au sein de l’empire austro-hongrois (germanique) alors qu’elle souhaiterait être rattachée à la Serbie (slave).

Conséquence : un mois plus tard, le 28 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie, qui aurait armé le bras de Princip. Et, de fait, ce ne sont pas seulement l’Autriche-Hongrie et la Serbie qui vont être impliquées dans ce conflit, c’est aussi l’ensemble de leurs alliés.

Pour la Serbie, ce seront : la France, l’Angleterre et la Russie qui elles-mêmes vont faire appel à leurs propres alliés venus des autres continents que l’Europe (en particulier des colonies). Pour l’Autriche-Hongrie, ce seront : l’Allemagne, l’Italie, l’Empire ottoman qui eux aussi vont faire appel à leurs alliés éparpillés dans l’ensemble du monde (en particulier leurs colonies).

Voilà comment, par le jeu des alliances défensives entre pays, un simple coup de pistolet tiré par un Bosniaque contre un Autrichien le 28 juin 1914 dégénère en conflit mondial au cours des années suivantes. Le pacifisme du socialiste français Jean Jaurès, assassiné pour ses idées la veille du conflit, n’y peut rien. La Grande Guerre est commencée.

I - UNE GUERRE LONGUE ET VICTORIEUSE

En 1914, lorsque la France entre en guerre, elle croit que le conflit sera de courte durée. D’abord parce que l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, encerclées à l’Ouest par la France et à l’Est par la Russie, devront combattre sur deux fronts, ce qui divisera et affaiblira rapidement leurs armées. Ensuite parce que, grâce à l’Angleterre, qui placera ses bateaux à l’entrée des ports allemands, l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie (appelées aussi empires centraux) seront privées de ravitaillement et conduites à l’asphyxie rapidement. En réalité, pourtant, malgré l’encerclement terrestre et le blocus maritime, l’Allemagne va résister et la guerre durer plus de quatre ans.

A - Une guerre longue

La guerre est longue, parce qu’elle est à la fois stratégique et internationale : stratégique, au sens où les belligérants, loin de se combattre quotidiennement, passent le plus clair de leur temps à s’observer, aucun ne parvenant jamais à prendre un avantage décisif sur l’adversaire au terme d’offensives souvent plus meurtrières qu’efficaces ; internationale, au sens où le conflit, régional d’abord, européen ensuite, mondial enfin, multiplie les lieux d’affrontement et aussi les occasions de poursuivre la guerre, la perte d’une bataille terrestre étant sitôt compensée par une victoire navale ou aérienne sur les océans ou dans le ciel.

1 - Une guerre stratégique

Au cours des quatre années de conflit, la Première Guerre mondiale connaît deux phases.

La première phase, qui se déroule en 1914, s’appelle la guerre de mouvement. La guerre de mouvement, c’est lorsque « les armées avancent au devant de l’ennemi dans le but de le vaincre rapidement ». C’est une guerre mobile. C’est ce qui se passe du 6 au 13 septembre 1914, lors de la bataille de la Marne, lorsque les soldats du général Joffre repoussent les Allemands qui s’approchent de Paris. Dans ce cas, il s’agit d’une guerre de mouvement : les Français vont au devant de l’ennemi ; ils ne l’attendent pas. C’est ce qui se passe au cours de l’année 1914, au début de la guerre. C’est ce qui se passera aussi en 1918, au terme du conflit, sous le commandement du nouveau chef d’état-major, le général Foch.

A l’inverse, entre 1915 et 1917, au cours de la deuxième phase du conflit mondial, la guerre de position succède à la guerre de mouvement. La guerre de position, c’est lorsque « les armées s’attendent mutuellement sans avancer l’une vers l’autre ». C’est une guerre immobile, appelée aussi guerre d’usure. Les armées sont alors réfugiées dans des trous qu’elles ont elles-mêmes creusés et que l’on appelle des tranchées. Ces tranchées permettent aux soldats non seulement d’observer mais aussi de se protéger des attaques de l’adversaire. C’est ce qui se passe de février à décembre 1916, à Verdun, au cours d’une bataille de dix mois qui provoque la mort de 300.000 hommes et les blessures de 400.000 autres.

2 - Une guerre internationale

La France n’est pas le seul théâtre des opérations. Certes, de nombreuses batailles s’y déroulent. Par exemple : la bataille de la Marne (septembre 1914) ; la bataille de Verdun (février-décembre 1916) ; la bataille de la Somme (juillet-décembre 1916).

Mais de célèbres batailles ont également lieu à l’étranger. Parmi elles : la bataille de Tannenberg en Allemagne (1914) ; la bataille des Dardanelles en Turquie (1915) ; la bataille de Caporetto en Italie (1917).

Ainsi, en 1917, après trois années de guerre, Alliés et adversaires se neutralisent. Personne ne semble pouvoir l’emporter sur l’autre. Mais, en 1917, avec l’entrée en guerre des Etats-Unis du côté des Alliés, tout change. La victoire est proche.

B - Une guerre victorieuse

La victoire du camp allié sur le camp ennemi a une cause et une conséquence. La cause tient en l’intervention décisive des Etats-Unis à compter de 1917, tandis que la conséquence réside dans la conclusion de traités de paix aussi favorables aux vainqueurs qu’ils sont défavorables aux vaincus.

1 - Une victoire remportée grâce aux Etats-Unis

Jusqu’en 1917, les Etats-Unis restent neutres. Pour une raison simple : les Etats-Unis sont un pays d’émigrés européens, constitué d’habitants originaires des deux camps en conflit, Anglais, Allemands et Italiens essentiellement. Pour préserver la cohésion du pays, les Etats-Unis préfèrent donc rester étrangers au conflit.

En 1917, pourtant, Wilson, président des Etats-Unis, décide de faire entrer son pays dans le conflit. Deux raisons majeures expliquent ce changement d’attitude :

- En premier lieu, l’attitude de l’Allemagne qui, en réponse au blocus maritime des Anglais, prend la décision de couler tout navire passant à proximité d’un de ses bateaux ou sous-marins, dans le cadre de ce qu’elle appelle la guerre sous-marine à outrance. C’est ainsi que, en mai 1915, au large de l’Irlande, la marine germanique coule un paquebot anglais, le Lusitania, à bord duquel, parmi les 1.200 victimes, figurent 118 Américains.

- En second lieu, l’impossibilité pour les Etats-Unis de continuer à pratiquer le commerce maritime en Europe du fait de l’attitude allemande qui coule tous les navires, y compris les navires civils et les navires des pays neutres qui commercent avec l’Angleterre.

C’est donc l’attitude allemande envers les Etats-Unis qui incite ceux-ci à entrer dans la guerre. Et c’est cette entrée des Etats-Unis dans la guerre qui permet la victoire des Alliés en 1918.

2 - Une victoire conclue par des traités de paix

Le 11 novembre 1918, à Rethondes, est signé l’armistice entre les Alliés et les empires centraux, mettant ainsi fin à quatre années de guerre. La France remporte la victoire, tandis que les Allemands sont battus.

Résultat ? Le 28 juin 1919, est conclu entre la France et l’Allemagne le traité de Versailles. Selon celui-ci, il est notamment prévu : la restitution de l’Alsace-Lorraine à la France ; la démilitarisation de l’Allemagne ; et le paiement par l’Allemagne à la France de réparations financières pour les pertes qu’elle lui a fait subir au cours de la guerre.

En clair, le traité de Versailles a pour objet de renforcer la France et d’affaiblir l’Allemagne. Voilà pourquoi, la guerre terminée, de nombreux nationalistes germaniques, dont Hitler, éprouveront le sentiment d’avoir été humiliés par ce véritable diktat imposé par les vainqueurs aux vaincus et se reconnaîtront le droit de se venger de la France en provoquant une Seconde Guerre mondiale.

II - UNE GUERRE TOTALE ET BARBARE

La Première Guerre mondiale se caractérise essentiellement par deux traits : c’est à la fois une guerre totale et barbare.

A - Une guerre totale

Une guerre est totale lorsque le conflit implique, outre les militaires, la société civile, quel que soit le domaine concerné : humain, économique, politique ou intellectuel.

1 - Sur le plan humain

Sur le plan humain, une guerre est dite totale, d’abord parce que l’on exige de tous les hommes en âge de combattre de se rendre au front. Ce qui concerne non seulement les Français, mais aussi les habitants des territoires coloniaux d’Afrique et d’Asie.

Une guerre est dite totale, également parce qu’elle ne concerne pas les hommes seulement. Elle concerne aussi les femmes, surnommées les munitionnettes, qui doivent remplacer les hommes à l’usine et dans les champs.

Une guerre est totale, enfin, parce qu’elle sollicite, outre les adultes, les enfants dont les jeux, les livres, les devoirs scolaires leur enseignent les vertus du patriotisme et du sacrifice. Car, eux aussi, dans les années à venir, pourront être amenés à combattre le « boche » que la culture de guerre leur a appris à détester.

2 - Sur le plan économique

Sur le plan économique, la guerre est totale, parce que toute l’activité industrielle française est liée aux besoins de l’armée. C’est ce que l’on appelle une économie de guerre. Cela signifie que toute l’économie est au service de la guerre.

Pour aider l’armée française qui se bat sur les champs de bataille, les usines construisent en masse de l’armement : des obus, des grenades, des mitrailleuses, des lance-flammes, des canons, des avions, des chars. Voilà pourquoi on dit de la Première Guerre mondiale qu’elle est la première guerre industrielle. Les usines Renault, spécialisées dans la construction d’automobiles, sont ainsi converties en usines d’armement.

3 - Sur le plan politique

Sur le plan politique, la guerre est totale, parce que la vie politique a presque disparu. Plutôt que de se combattre entre eux, les partis politiques français, généralement divisés, préfèrent s’unir pour mieux affronter l’adversaire étranger.

Conséquence : le gouvernement est composé d’hommes politiques de droite et d’hommes politiques de gauche. Cette union des partis politiques est appelée l’Union sacrée.

Cette union est scellée en 1914. Mais elle volera en éclats en 1917, lors de grandes grèves à l’arrière et de petites mutineries au front contestant la poursuite de la guerre. Clemenceau, président du Conseil, parviendra cependant à faire taire les divisions. De nouveau, le pays, présidé par Raymond Poincaré (1913-1920), sera alors uni derrière son gouvernement.

4 - Sur le plan intellectuel

Sur le plan intellectuel, enfin, la guerre est totale, parce que tout ce qui s’écrit, tout ce qui se filme, tout ce qui se chante doit présenter la guerre sous un jour optimiste et joyeux. Le but de cette propagande (ou bourrage de crâne), c’est naturellement de rassurer les Français et de leur donner confiance. L’optimisme et la confiance sont, pour le gouvernement, les deux clés qui mèneront à la victoire.

A l’inverse, toutes les œuvres qui critiquent la guerre sont interdites de parution. C’est ce que l’on appelle la censure. Toute activité intellectuelle qui a pour objet de démoraliser les Français est assimilée à un acte de trahison. La barbarie de la guerre existe, mais elle ne doit pas être montrée.

B - Une guerre barbare

La Première Guerre mondiale est barbare, parce qu’elle n’épargne ni les militaires ni les civils.

1 - Pour les militaires

S’agissant des militaires, ce qui frappe d’abord, c’est le nombre des victimes : 9 millions de morts, 20 millions de blessés, parmi lesquels de nombreux invalides mutilés et défigurés, les fameuses gueules cassées. Jamais au cours de l’histoire de l’humanité, une guerre n’avait fait autant de victimes.

Ce qui frappe, aussi, ce sont les conditions dans lesquelles cette guerre est menée. Non seulement les armes sont de plus en plus puissantes et de plus en plus meurtrières (avions, chars, sous-marins, mitrailleuses, gaz asphyxiants, etc.). Mais, en outre, lorsque la guerre de position succède à la guerre de mouvement, les soldats, surnommés les poilus, se battent dans les tranchées.

Tous ceux qui en reviennent disent avoir vécu l’enfer. Rien ne leur a été épargné : la peur, le froid, la faim, les rats, les poux, la boue, les maladies, les blessures, la mort. Voilà pourquoi, en 1917, des soldats se sont révoltés contre leurs chefs : ce sont les mutineries, dont les meneurs sont fusillés « pour l’exemple ».

2 - Pour les civils

S’agissant des civils, c’est-à-dire tous ceux qui ne se battent pas au front, la vie n’est pas facile pour autant. Aucune famille n’est épargnée par la mort d’un fils, d’un père ou d’un frère mort ou blessé au combat.

De nombreuses familles sont affectées par l’augmentation du coût de la vie du fait de la raréfaction des produits : c’est ce que l’on appelle l’inflation (augmentation des prix). Certaines familles, nourries au moyen d’erstaz, sont même touchées par les privations alimentaires et la malnutrition.

Les familles du nord de la France, particulièrement, doivent pour leur part subir l’occupation ennemie avec tout ce que cela implique : exécutions sommaires, travail forcé, et même viols parfois. La guerre est donc difficile aussi bien pour les militaires que pour les civils.

Conclusion : « Les conséquences de la Première Guerre mondiale »

La Première Guerre mondiale, avec ses 9 millions de morts, ses 20 millions de blessés et ses paysages dévastés par les combats, ne provoque pas seulement des conséquences sur le plan humain et sur le plan matériel. Elle en entraîne également sur le plan moral, juridique, territorial et politique.

Sur le plan moral, le génocide, accompli en 1915 par l’Empire ottoman musulman aux dépens de sa minorité arménienne de confession chrétienne, perçue comme une ennemie de l’intérieur, favorable à la victoire des adversaires, inaugure l’ère des crimes de masse dont le XXe siècle sera si fécond, et qui s’accomplit alors aux dépens de 1,5 million d’hommes, de femmes et d’enfants sur les 2 millions de personnes que comprenait alors cette communauté.

Sur le plan juridique, la guerre, pour la première fois mondiale, donne naissance en 1919 au premier organe de la paix : la Société des Nations (SDN), ancêtre de l’ONU. Selon les statuts de celle-ci, les Etats membres, en cas de litige, s’engagent à ne pas recourir à la guerre, mais à l’arbitrage d’un pays tiers. Cependant, faute de moyens suffisants, faute aussi de pouvoir compter sur le soutien des Etats-Unis qui refusent de rejoindre la SDN afin de ne pas être mêlés aux affaires européennes, la SDN, affaiblie un peu plus encore après le départ du Japon et de l’Allemagne en 1933, échoue finalement dans la mission pour laquelle elle avait été créée : garantir la sécurité collective en conjurant la menace d’une Seconde Guerre mondiale.

Sur le plan territorial, la carte de l’Europe est complètement modifiée. Certains pays disparaissent, d’autres apparaissent. Parmi les pays qui disparaissent, ceux des quatre empires : l’Empire russe ; l’Empire allemand (IIe Reich) ; l’Empire ottoman ; l’Empire austro-hongrois. Les quatre grands empires européens sont démantelés. A l’inverse, d’autres pays naissent ou renaissent en lieu et place des quatre empires disparus. Ils accèdent à l’indépendance. Parmi eux : la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, la Pologne, l’Ukraine, la Finlande, les Pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), la Turquie et surtout l’URSS, née à la faveur de la révolution bolchevique menée en Russie par Lénine et Trotski (1917). Au total, une dizaine de nouveaux états.

Sur le plan politique, enfin, la Première Guerre mondiale provoque le déclin de l’Europe et l’émergence des Etats-Unis. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, en effet, les pays européens étaient en quelque sorte les maîtres du monde. Ils étaient les plus puissants. Mais, le conflit de 14-18 les appauvrit considérablement en hommes et en argent. De fait, certains pays en profitent, à commencer par les Etats-Unis qui vont devenir la grande puissance du XXe siècle.

Au sortir de la Première Guerre mondiale, l’avenir du XXe siècle est donc scellé : ou bien parce que chez les uns la Première Guerre mondiale fait naître une aspiration à la paix universelle que seul permettrait l’avènement du communisme ; ou bien parce que chez les autres elle fait naître un désir de revanche guerrière qu’assouvirait seul l’avènement du fascisme. Dans les deux cas, communisme ou fascisme, la brutalisation des mœurs à laquelle a donné lieu la Grande Guerre enfante dans son sillage deux illusions meurtrières qui vont coûter très cher aux hommes du XXe siècle.

CHRONOLOGIE

 

1914

28 juin : assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo (Autriche-Hongrie, aujourd’hui Bosnie).

28 juillet : déclaration de guerre de l’Autriche-Hongrie à la Serbie.

31 juillet : assassinat du pacifiste Jean Jaurès (opposé à la guerre) par le nationaliste Raoul Vilain (favorable à la guerre).

3 août : déclaration de guerre de l’Allemagne à la France.

4 août : déclaration de guerre de l’Angleterre à l’Allemagne.

26 août : mise en place du gouvernement d’Union sacrée.

6-13 septembre : bataille de la Marne (contre-offensive française interrompant la percée allemande).

1915

18 mars : bataille navale des Dardanelles (ou aussi bataille de Gallipoli), en Turquie (défaite franco-anglaise contre les Turcs).

7 mai : destruction du paquebot britannique Lusitania par un sous-marin allemand (1198 morts).

Mars-avril : début des massacres d’Arméniens dans l’Empire ottoman (au moins 1,5 million de morts sur 2 millions).

1916

Février-décembre : bataille de Verdun (offensive allemande pour percer les lignes françaises ; 700.000 victimes : 300.000 morts + 400.000 blessés).

Juillet-décembre : bataille de la Somme (offensive franco-britannique perçant les lignes allemandes ; 1 million de victimes : 400.000 morts + 600.000 blessés).

1917

1er février : déclaration de « guerre sous-marine à outrance » par l’Allemagne.

6 avril : déclaration de guerre des États-Unis à l’Allemagne.

11 mai : début des mutineries dans l’armée française.

24 octobre : bataille italienne (Slovénie, aujourd’hui) de Caporetto (défaite de l’Italie contre l’Autriche).

1918

9 novembre : abdication de Guillaume II en Allemagne et proclamation de la République de Weimar.

11 novembre : signature de l’armistice entre la France et l’Allemagne à Rethondes (Oise).

1919

28 juin : signature du traité de Versailles entre la France et l’Allemagne.

1920

11 novembre : enterrement du soldat inconnu sous l’Arc de triomphe.

1922

11 novembre : jour décrété férié.

 

VOCABULAIRE

 

Introduction : « Les causes de la Première Guerre mondiale »

Ottomans : appelés aussi Turcs. Peuple qui fonda, au XIIIe siècle, en Asie mineure (Turquie), l’empire du même nom. Il prit fin en 1922, lors de son remplacement par la Turquie.

Pacifisme : idéologie et mouvement niant toute légitimité à la guerre et se donnant pour objectif de la stopper ou de l’empêcher.

Triple Alliance : appelée aussi Triplice. Alliance militaire de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie et de l’Italie.

Triple Entente : alliance militaire de la France, du Royaume-Uni et de la Russie.

I / Une guerre longue et victorieuse

Armistice : cessation temporaire des combats. Si la paix n’est pas signée, les combats peuvent éventuellement reprendre.

Blocus : dispositif visant à couper le ravitaillement (nourriture, armes, matières premières) ou les communications de l’ennemi.

Diktat : mot allemand signifiant « chose dictée, imposée », et désignant le traité de Versailles que l’Allemagne a dû accepter sans négociation.

Guerre d’usure : stratégie consistant à épuiser les forces humaines et matérielles de l’adversaire par de petites offensives qui se révèlent souvent meurtrières.

Guerre de mouvement : stratégie militaire qui cherche à surprendre l’ennemi par des offensives qui rendent le front très mobile.

Guerre de position : stabilisation des lignes de front et mise en place d’un réseau de tranchées. Chaque camp cherche à rompre les lignes ennemies par des offensives combinant des bombardements massifs et des assauts de troupes.

Guerre sous-marine à outrance : décision du haut commandement allemand de couler tous les navires ravitaillant l’Entente.

Réparations : sommes, fixées en 1921 à 132 milliards de francs-or, que l’Allemagne doit payer aux vainqueurs en compensation des dommages subis. Elles sont une des causes principales des tensions durant les années 1920.

Tranchées : réseaux de lignes de défense creusées et reliées entre elles, caractéristiques de la guerre de position, surtout à l’Ouest. Entre les deux tranchées ennemies se trouve une zone de danger extrême, le no man’s land (littéralement, la « zone sans hommes »).

II / Une guerre totale et barbare

Arrière : terme désignant les populations qui ne prennent pas part aux opérations militaires, mais qui peuvent participer à l’effort de guerre.

Bourrage de crâne : expression employée à l’origine par les poilus pour dénoncer les mensonges de la presse sur les réalités du front. Par extension, elle désigne la propagande patriotique.

Culture de guerre : ensemble d’idées, de représentations et d’attitudes contribuant à entretenir la haine de l’ennemi et à justifier la guerre.

Economie de guerre : ensemble des mesures prises pour adapter l’économie d’un pays aux nécessités de la guerre (financement, productions, main-d’œuvre, etc.).

Ersatz : littéralement, « produit de remplacement » destiné à pallier l’absence d’une denrée ; sa qualité est souvent moins bonne. La chicorée, par exemple, est un ersatz de café, la margarine un ersatz du beurre, le topinambour un ersatz de la pomme de terre et le rutabaga un ersatz du chou. L’original, en l’occurrence, est remplacé par une pâle copie.

Front : champ de bataille, théâtre des opérations militaires sur lequel les soldats s’affrontent.

Gaz asphyxiant : en août 1914, les Français utilisent des gaz suffocants non mortels et les Allemands emploient pour la première fois des gaz mortels (chlore) en avril 1915. Les masques à gaz se généralisant, on cesse progressivement d’utiliser ces armes chimiques. Toutefois, à partir de 1915, pour la première fois à Ypres, en Belgique, on recourt à une nouvelle forme de gaz : le gaz moutarde (ou ypérite), qui brûle les poumons, les yeux et la peau sur laquelle apparaissent des cloques.

Guerre totale : conflit mondial qui mobilise à un degré jamais atteint toutes les ressources disponibles d’un Etat, aussi bien humaines que militaires, économiques, scientifiques et culturelles.

Gueules cassées : nom donné aux 14.000 combattants français atrocement défigurés.

Munitionnettes : femmes produisant des munitions dans les usines durant la Première Guerre mondiale.

Mutinerie : forme de désobéissance collective et de contestation de la guerre qui touche notamment les armées russes et françaises en 1917.

Poilus : appellation donnée aux combattants français de 1914-1918, en partie parce qu’ils n’ont pas la possibilité de se raser.

Union sacrée : union de toutes les forces politiques pour soutenir l’effort de guerre. Elle est surtout visible durant les premiers mois de la guerre.

Conclusion : « Les conséquences de la Première Guerre mondiale »

Arbitrage : mode de résolution pacifique des conflits fondé sur le droit international.

Arménien : peuple chrétien partagé entre les empires ottoman et russe. Les Arméniens aspirent à la création d’un Etat indépendant.

Brutalisation : concept forgé à la fin du XXe siècle pour expliquer comment la violence réelle et symbolique qu’avait subie les soldats et les civils pendant la guerre ont eu des conséquences politiques et sociales après guerre, notamment à travers les régimes autoritaires.

Génocide : destruction physique, intentionnelle, systématique et programmée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe, en raison de ses origines ethniques ou religieuses.

Sécurité collective : organisation des relations internationales visant à maintenir la paix par le droit et l’arbitrage, et non plus par des alliances militaires ou des accords secrets.

 

BIOGRAPHIES

 

Clemenceau, Georges (1841-1929)

Médecin d’origine vendéenne, Georges Clemenceau devient, au début de la IIIe République, le principal chef des radicaux, alors dans l’opposition. Surnommé, en raison de ses qualités oratoires et de son intransigeance féroce, le « Tigre » et le « tombeur de ministères », il est touché par le scandale de Panama et momentanément écarté de la vie parlementaire. Il joue un rôle important durant l’affaire Dreyfus : c’est lui, notamment, qui choisit le titre de l’article de Zola, « J’Accuse », paru dans son journal, L’Aurore. En 1906, il devient président du Conseil. Ses adversaires l’appellent « le premier flic de France », titre qu’il revendique ; il est très attaqué par les socialistes. Pendant la Grande Guerre, son énergie et son patriotisme intransigeant font de lui, à l’automne 1917, l’homme de la situation : le Tigre redevient président du Conseil, avec pour programme « je fais la guerre », et mène le pays à la victoire. Très populaire, surnommé le « Père de la Victoire », il échoue pourtant, après la guerre, dans sa candidature à la présidence de la République.

 

Foch, Ferdinand (1851-1929)

Polytechnicien, artilleur, professeur à l’Ecole de guerre, le général Foch participe à la bataille de la Marne, puis aux combats de Flandre et d’Artois. Devenu commandant en chef de l’ensemble des armées alliées sur le front français en mars 1918, il organise à partir de juillet l’offensive décisive qui va entraîner la défaite de l’Allemagne. Il est nommé maréchal de France, en août 1918.

 

Jaurès, Jean (1859-1914)

Agrégé de philosophie, Jaurès est élu député modéré du Tarn en 1885. Il se rapproche des socialistes, à l’époque très divisés. En 1893, il est élu comme député socialiste. Il se fait le défenseur de la question sociale à l’Assemblée. Son engagement dreyfusard témoigne de son engagement pour les droits de l’homme. En 1905, il est le principal artisan de l’unification des socialistes au sein de la SFIO. Pacifiste convaincu, il milite pour une conciliation entre la France et l’Allemagne. Le 31 juillet 1914, il est assassiné alors qu’il tente d’éviter le mécanisme d’un engrenage menant à la guerre.

 

Joffre, Joseph (1852-1931)

Polytechnicien, officier du génie, ce général devient chef d’état-major en 1911. Il réussit à rétablir la situation de l’armée française à la bataille de la Marne, en septembre 1914. Limogé en décembre 1916 à la suite de l’échec de l’offensive de la Somme, il est cependant immédiatement fait maréchal de France.

 

Poincaré, Raymond (1860-1934)

Né à Bar-le-Duc le 20 août 1860, avocat au barreau de Paris, Poincaré entame parallèlement une carrière politique et devient député en 1887, puis sénateur. Il tente, durant les périodes conflictuelles de l’histoire politique de la IIIe République, de rester à l’écart des querelles, soucieux de soigner son image d’homme de consensus. Il est président de la République (1913-1920) et président du Conseil trois fois (1912-1913, 1922-1924, 1926-1929). Pendant la Grande Guerre, il incarne l’unité de la nation, appelant dès le mois d’août 1914 à l’« union sacrée » de tous les Français.

 

Wilson, Thomas Woodrow (1856-1924)

Fils de pasteur, Wilson est gouverneur du New Jersey en 1911. Candidat des démocrates en 1912, il est élu président. S’il intervient sur le continent américain, à Haïti et au Mexique, Wilson espère maintenir les Etats-Unis en dehors de la Grande Guerre. Réélu en 1916 sur un programme de maintien de la neutralité américaine, il fait tout de même entrer les Etats-Unis dans la guerre (avril 1917). Voulant assurer une paix juste, il propose en janvier 1918 son « Programme pour la paix du monde » en quatorze points, qui sert de base de négociations à Versailles en 1919. Il obtient de ses alliés européens, réticents, la création d’une Société des Nations. Mais la création de la SDN fait craindre aux Américains d’être entraînés dans de futures guerres contre leur gré. Les Etats-Unis ne ratifient pas le traité de Versailles et refusent d’entrer à la SDN. Malade, Wilson se retire de la vie politique à la fin de son mandat.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article